Hommage à monsieur Paul AUBUT

Hommage à monsieur Paul Aubut, lu en l'église de Val-Brillant, vendredi le 3 mars 2023, jour de la célébration commémorative. Bonjour à tous, Paul a toujours dit qu’il avait eu une belle vie. La ferme, sa Cécile et ses enfants en santé, c’était ça pour lui le vrai bonheur. Il nous racontait souvent que lorsqu'il était soudeur sur les chantiers de construction de barrages, comme à Labrieville, les jeunes canadiens français étaient toujours affectés sur les jobs les plus dures et les plus dangereuses, par les foremans anglophones. Ça a renforcé sa détermination à devenir son propre patron. Patiemment, il a amassé son argent pour s’affranchir. Il s’est installé sur la plus belle ferme du rang, avec en prime la belle Cécile, pour travailler dur, d’un soleil à l’autre, mais en homme LIBRE. En maman, il avait trouvé non seulement une épouse, mais une partenaire indispensable. Avec nous les enfants, il n’avait qu’à prendre sa grosse voix et on disparaissait sous les couvertures à l’heure du coucher. Mais il était aussi bon et indulgent. Il nous faisait confiance et croyait que l’école de la vie valait mieux que les discours. On voyait aussi qu’il était humble, réservé, qu’il possédait la noblesse du cœur qui impose le respect autour de lui. Toute sa vie, il a voulu le meilleur pour les siens. Il croyait au progrès et apportait constamment des améliorations à sa ferme, dont il était si fier. Durant le temps des foins, il s’entourait de jeunes voisins, les petits Côté, de neveux Denis et René et de ses gars Dany et Sébastien, pour les travaux des champs. À la retraite, il ne rêvait pas de voyage. Il préférait s’affairer dans sa cave où il bricolait des meubles pour ses enfants. Il a même passé tout un hiver à construire la réplique de la maison de madame Smith, que plusieurs considéraient comme un joyau du patrimoine bâti de Val-Brillant. Quelques maladies l’ont affaibli durant les dix dernières années de sa vie. Mais on va bien plus se rappeler de l’homme de 120 livres qui était fort comme un bœuf. Je le revois debout dans la remorque en train de planter des piquets de clôture en trois coups de massue bien sonnés. On va se rappeler aussi qu’on s’est sentis aimés par lui, qui venait d’une époque où on ne disait pas ces choses là. Dans les derniers moments de sa vie, sur son lit d’hôpital, il avait encore assez d’humour pour nous traiter de « téteux » parce qu’on lui répétait qu’on l’aimait, mais il avait aussi assez de force pour serrer notre main longuement. Merci pour tout « pops »! À nous aujourd’hui de célébrer la vie de Paul Aubut.
