Les expériences
Les expériences ,  les bonnes comme les mauvaises , façonnent nos vies. Les moments de notre vie que nous considérons suffisamment importants pour en parler en terme «d’expériences» sont susceptibles de devenir de précieux souvenirs. Une expérience significative peut changer une vie pour toujours. Nous connaissons tous quelqu’un qui vit entièrement dans le moment présent. Ces personnes, parfaitement conscientes d’elles-mêmes, créent et façonnent leurs expériences souhaitées, parce qu’elles savent ce qu’elles veulent tirer de la vie. D’autres, probablement la plupart d’entre nous, préfèrent suivre le courant, étant une sorte de victime du mouvement constant la vie, s’aventurant sans trop savoir quel sera l’objectif, comme si nous n’arriverons jamais à atteindre notre destinée. La plupart de ces personnes apprennent à bien vivre avec le temps et oublient ce subtil mais réel sentiment de défaite qui les habite constamment. Toutes les personnes souhaitent devenir le meilleur d’elles-mêmes. Supposément que le bonheur dépend de notre évolution et de notre perception du degré d’accomplissement que nous désirons. Pour certaines personnes, ce sentiment d’accomplissement peut simplement consister à avoir un emploi sûr, de 9 h à 5 h, cinq jours par semaine. D’autres ne se sentiront pas accomplis tant qu’ils ne verront pas six chiffres dans leur compte bancaire. Cependant, au-delà de ce besoin d’accomplissement spécifique à chacun d’entre nous, rien n’est plus satisfaisant que d’avoir la conviction que l’on utilise notre temps de la bonne façon en expérimentant les choses qui nous valorisent et que nous désirons vraiment vivre. Je ne parle pas de faire des choses pour impressionner ou de prouver quoi que ce soit aux autres, mais de faire ces choses pour vivre l’expérience, pour ce que ça nous fait ressentir. Dans notre monde ultra-connecté, nous nous comparons constamment aux autres, que ce soit nos amis, des célébrités ou des purs étrangers sur les réseaux sociaux  surtout pour les milléniaux, qui pour la plupart, semblent passer leur temps dans une guerre d’égos mondiale. Mais si nous n’étions pas obligés de nous comparer? Et si nous étions les seuls juges de nous-mêmes ? Et si nous pouvions nous aimer juste assez pour que seules nos propres opinions importent ? Je crois sincèrement que si nous parvenons à atteindre ce niveau de “je m’en foutisme” quant à la façon dont les autres nous perçoivent en faisant les choses pour nous-mêmes, nous ferons un grand pas vers le bonheur Vous avez probablement déjà entendu que nous devrions dépenser plus pour des expériences et moins pour des choses matérielles, non ? Le concept de minimalisme relate que le confort vient du fait d’en avoir «assez». En référence aux biens matériels, il y a généralement un compromis qui peut être atteint quelque part entre «en avoir trop» et «ne pas en avoir assez». Ils disent que vous devriez utiliser des objets et aimer les gens, parce que l’inverse ne vous apportera jamais le bonheur. Vous pourriez un jour perdre tout intérêt pour un bien qui vous tenait à cœur, mais une expérience significative qui ébranle littéralement votre existence ça, ça reste en mémoire à jamais. Créer des souvenirs, c’est ça le réel pouvoir d’une expérience. Sous-estime-t-on l’importance des expériences? Avons-nous oublié comment les vivre? Avons-nous perdu le sens d’une expérience? Une expérience peut être une action, un processus, une observation ou un sentiment, mais il y a une distinction entre deux types d’expériences différentes : soit nous en faisons le choix ou c’est une fatalité qui nous est imposée. Les expériences que vous choisissez sont celles qui vous forgent, qui vous aident à vous construire. Si vous choisissez des expériences en ayant le sentiment que c’est contraire à vos valeurs, vous êtes probablement dans le champ. Si vous êtes un agriculteur, c’est parfait le champ, mais si non généralement c’est là qu’on se perd. Trop souvent dans le champ, ça devient difficile de se comprendre, de se connaître. Trop longtemps dans le champ, ça peut être dangereux de se perdre complètement. D’un autre côté, les expériences qui se produisent sans que vous les attendiez sont peut-être les plus importantes, ce sont celles qui peuvent vous apprendre quelque chose et qui vous donnent l’opportunité de devenir meilleur. Tout dépend de la façon dont vous les regardez. Pour apprendre, il faut être attentif et prêt à la leçon. Nous pouvons tous nous entendre que la mort de quelqu’un qu’on aime est loin d’être une expérience agréable. C’est l’expérience la plus imposante qui soit, la pire des pires. Pourtant, ceux qui vivent cette expérience ont besoin (et j’insiste sur le mot «besoin») de la vivre pleinement. Ça signifie bien sûr de vivre la souffrance et la détresse qui vont de pair avec la mort de quelqu’un qui nous est cher, mais ça signifie aussi être ouvert à l’amour et au soutien de nos amis et de notre famille, en accueillant tout, tous les souvenirs, toutes les émotions, tout le support. C’est la seule façon d’espérer y trouver un soupçon de sens à la fin. On dit généralement que le deuil c’est de ressentir pour guérir. Alors, prenez le temps de le ressentir d’abord, puis de trouver votre propre moyen de gérer, et vous finirez par guérir, pas sans cicatrice, mais la plupart du temps vous en sortez plus éveillé. Parce que vous apprendrez des vérités douloureuses, vous apprendrez que votre vie ne sera plus jamais la même, vous apprendrez que tout a une fin, même les plus grandes relations et qu’au final tout ce qui reste, ce sont les souvenirs. Vous prendrez le risque d’être exposé et vulnérable à cette réalité et, en comprenant cette fatalité, vous deviendrez plus conscient et obtiendrez avec le temps une paix plus profonde. Plus conscient de la vie et de son côté moins sexy, ce qui vous apprendra à voir au-delà du matériel, ce qui compte vraiment. On ne voit les étoiles que dans l’obscurité de la nuit ; de façon similaire, vivre un deuil peut nous aider à vivre le moment présent et à choisir judicieusement nos expériences. Bien sûr, ça ne se fait pas du jour au lendemain, c’est un processus long et pénible. Expérimenter le deuil, c’est trouver un moyen d’en sortir à l’autre bout, prendre ce long chemin désordonné, vers sa nouvelle vie. Prendre le temps de vivre tout ce que la vie nous propose, même les expériences les plus douloureuses, ça fait partie du voyage. Si on accepte de prendre la route, même si elle a plusieurs nids de poules, le voyage risque d’être moins pénible en y allant tranquillement, en ressentant et en assimilant les obstacles tout en regardant le paysage. Essayer d’aller vite et d’éviter tous les inconvénients, c’est risquer de prendre le champ. Ceci dit, ce n’est pas une obligation de vivre un deuil pour se rendre compte qu’on est pas ici pour longtemps, mais pour du bon temps. Mourir, c’est un peu ce qui donne un sens à notre vie, non ? Personne s’en sort vivant, tout et tout le monde a une fin. Il me semble que c’est une bonne raison d’en profiter! Créons des souvenirs, nous existons principalement pour apprendre et pour vivre des expériences significatives. Alors, formons-les, même les plus petites, pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons. Faisons en sorte que chaque heure, chaque minute de notre temps ici compte. Aimons et expérimentons autant que l’on peut. Après tout, la vie c’est juste une belle grande expérience. Par Pier-Luc Fournier, co-Fondateur de Fragment Experience
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