Les grands-parents en peine
Par Nicole Pâquet, professionnelle en rituels funéraires le 26 septembre 2018 nicole@gfournier.com « Maman, pourquoi grand-papa n’est pas venu nous voir aujourd’hui? - En plus, pourquoi la maison est remplie de gens que je ne connais pas ou d’oncles et de tantes que l’on ne voit presque jamais.» Dans ces moments, «la maman» est presque inaccessible. Souvent, les membres de la famille demandent à l’enfant de ne pas la déranger et d’aller jouer dans sa chambre. En dépit de vouloir annoncer à l’enfant le décès de son grand-père et ainsi le soustraire de la réalité, l’enfant saura tôt ou tard ce qui se passe vraiment. Il comprendra à son niveau qu’un événement majeur vient de se produire. Aujourd’hui la proximité qu’ont les grands-parents avec leurs petits-enfants, fait en sorte que ces petits êtres doivent affronter un deuil de plus en plus jeune et de plus en plus marquant pour eux. C’est pour cela que les adultes doivent créer une atmosphère qui indique aux enfants que leurs pensées, leurs peurs et leurs souhaits sont reconnus au moment de la mort d’un grand-parent. Cette reconnaissance comprend aussi le droit aux explications et à la participation des préparatifs des rituels funéraires. Bien que les enfants ne comprennent pas nécessairement tous les détails de la cérémonie qui entoure la mort, le fait de les faire participer à la planification des rituels les aide à se sentir plus à l’aise et à mieux comprendre que la vie continue malgré la mort de grand-papa ou grand-maman. Les cérémonies commémoratives d’un être cher étant un événement important, les enfants doivent avoir le même droit que les autres membres de la famille d’y assister. Cela signifie qu’ils peuvent y participer sans toutefois y être forcés. Expliquez-leur le but des cérémonies comme une façon de rendre hommage à la personne décédée, de s’aider, de s’appuyer et de se réconforter les uns les autres. Cette démarche pourra les aider à mieux comprendre et à accepter les rites de passages de la vie comme un processus peut-être difficile mais naturel. Le fait de voir le corps de la personne aimée décédée peut aussi être une expérience positive. Cette façon de faire permet en effet de dire «adieu» et aide les enfants à accepter la réalité de la mort. L’enfant a besoin de ces rituels qui l’aident à rendre tangible la réalité du décès, tout autant que l’adulte. Être présent, l’aide aussi à se percevoir comme une personne en deuil à part entière et ce, malgré son jeune âge. Il perdra certainement un peu de sa naïveté, mais il gagnera beaucoup en maturité, ce qui peut l’aider pour le reste de sa vie, il en sortira grandi de cette épreuve. En grandissant, il pourra ressentir à nouveau le besoin de poser des questions, car le processus de deuil de l’enfant se construit sur une longue période. Ce qu’il faut se rappeler ; c’est que les rituels funéraires ne sont pas faits pour la personne qui décède, mais bien pour ceux qui restent! INFOS En référence à l’article 5.9.2 du document du Bureau de normalisation du Québec (BNQ9700-699), seule une entreprise CERTIFIÉE à l’obligation de remplacer entre chaque utilisation les surfaces et les tissus en contact avec le défunt lors de l’utilisation d’un cercueil réutilisable; et avoir un mécanisme de retrait et de remplacement de ce cercueil lorsqu’il est endommagé.
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