Hommage à madame Jacqueline Paquet, composé et lu par monsieur Francis Ouellet à l'église de Sayabec, le vendredi 23 juillet 2021, jour de la célébration commémorative.
Bonjour à vous tous,
Mademoiselle Paquet ne souhaitant pas de grands hommages, il est important de respecter sa volonté. Il lui arrivait de dire : « Toute bonne action porte en elle sa récompense ».
Le 2 février 1931, mademoiselle Paquet, vous êtes entrée pour la première fois dans l’église de Sayabec. Vos parents, monsieur Joseph Paquet et madame Valéda St-Pierre, vous y ont amenée afin de vous faire baptiser et de vous faire entrer dans la Grande Maison de Dieu.
Ce moment marque le début de votre vie chrétienne bien remplie. Aujourd’hui, le 23 juillet 2021, votre sœur Mariette et votre demi-frère Fernand Malenfant, ainsi que leurs conjoints, Ange-Albert Michaud et Louise Gadouri, en compagnie de nombreux membres de la famille vous accompagnent pour ce grand voyage. Direction « L’Amour inconditionnel », que Jésus vous a promis et a promis à tous.
Vous adoriez votre famille ! Grande rassembleuse dans l’âme, vous avez su souligner en juillet 2008, le centième anniversaire de votre résidence du 10 rue Saint-Antoine. Plus de 80 personnes de votre famille ont accepté de se joindre à la fête et, par leur présence, vous ont dit « Merci ». Votre cœur était alors comblé.
Lorsque vous avez fêté votre soixante-quinzième anniversaire de naissance, vous avez organisé une porte ouverte. La réponse à votre invitation a comblé à nouveau votre cœur. Vous aviez des ailes et étiez reconnaissante.
En plus des valeurs de respect, d’entraide et de partage reçus de vos parents, vous vous êtes donnée une solide formation en enseignement à Trois-Rivières afin de faciliter votre intégration au marché du travail. À suivi votre vie professionnelle comme enseignante de français, où vous avez fait aimer la langue de chez nous à des milliers de jeunes. De votre première emploi à l’école de rang, située au coin du rang deux et de la route vers Saint-Cléophas, à l’école polyvalente, en passant par les écoles de filles, de garçons, les écoles mixtes, jusqu’aux classes à divisions multiples, vous exprimiez dans une entrevue donnée à Marie-France Bazzo, ce qui a fait aimer le français aux jeunes. Selon vous : « C’est votre passion pour le travail, la présence d’un climat harmonieux dans la classe, le respect réciproque de la personne, l’amour du travail et votre capacité à vous adapter aux changements et aux différentes situations ».
Votre but était de faire croître l’intérêt pour le français. Lorsque vous receviez de la visite de vos anciennes et anciens étudiants, ils vous exprimaient à quel point vous leur aviez fait aimer le français. C’était pour vous un petit bonheur; c’est alors que votre cœur était comblé.
Vous avez même organisé une fête avec les élèves de votre première classe de rang pour souligner le cinquantième anniversaire de votre première année d’enseignement. J’imagine votre bonheur et la joie dans votre cœur ainsi que dans celui de vos anciens élèves. Pour terminer ce tableau de votre vie professionnelle, en 1951, vous aviez organisé à la fin de l’année scolaire, un débat où le thème choisi était « Liberté et autorité ». L’inspectrice du temps, qui a assisté au débat, avait exprimé ceci, « Ici, il ne se fait pas juste du travail d’instruction, mais aussi du travail d’éducation ».
Mademoiselle Paquet, votre village vous l’adoriez. Lors de la même entrevue donnée à madame Bazzo, vous avez parlé de la beauté des paysages en mentionnant les paroles des gens qui venaient vous visiter. Ceux-ci disaient : « Lorsque nous arrivons à l’entrée ouest de Sayabec, sur la côte à Déry, c’est comme si notre cœur s’envole à la vue du village, de l’église et du Lac Matapédia en arrière-plan.
Vos implications sociales sont innombrables. Évidemment, la rédaction des livres de l’histoire locale et de l’Écho sayabécois a été pour vous un pur bonheur. Vous avez été impliquée directement dans l’organisation des fêtes du 50e et du 100e anniversaire de la municipalité, du 50e et du 100e anniversaire de l’arrivée des filles de Jésus à Sayabec, du 100e anniversaire de l’arrivée du curé Saindon et vous avez ouvert la porte de votre demeure aux fêtes du 125e de Sayabec. Votre grande qualité à former des équipes a porté ses fruits. Je voudrais ici partager votre vision d’un travail d’équipe. Vous disiez : « Lorsque nous sommes devant l’inconnu, des responsabilités nouvelles, il est plus facile de voir la lumière au bout du tunnel si nous formons une équipe. L’unité et la force de l’équipe se basent sur la certitude que nous comptons sur l’appui et la présence de l’Esprit pour réaliser un projet. Le travail s’organise. Les responsabilités sont alors partagées avec le souci de distribuer les tâches selon les talents et les habiletés de chacun et chacune, sans dominer, sans contrarier inutilement les membres de l’équipe. Il s’installe ainsi un esprit critique pour évaluer le travail et réajuster, à l’occasion, certaines façons de faire que l’on juge bon d’améliorer, le tout avec bienveillance ».
Cette façon de voir le travail d’équipe a été présentée à une rencontre à La Maison Provinciale des Filles de Jésus à Rimouski. Le thème de la journée était : « Tisser des liens de fraternité ». L’équipe des ADACE (Assemblée Dominicale en Attente d’une Célébration Eucharistique), soulignait alors leur 5e anniversaire en septembre 2011. Cette présentation a été appréciée par l’ensemble des membres de l’équipe.
Mademoiselle Paquet, avec le temps votre foi est toujours demeurée intacte. Vous avez été membre des Associé(E)s de la Congrégation des Filles de Jésus. D’ailleurs, les sœurs Solange Mailloux et Ursule Beaulieu, sont ici présentes. Votre vie a été cohérente avec le charisme : “Honorer l’humanité sainte du Fils de Dieu » en contribuant entre autres à rendre plus humaines nos relations, nos communautés de vie et de travail.
Je me permets, en terminant cet hommage incomplet devant la grandeur de votre vie, de réciter cette belle prière du jubilé 2000 de la Congrégation.
Toi, Jésus, qui t’es fait l’un de nous
en prenant chair de notre chair,
Toi, le Fils bien-aimé du Père,
qui t’es fait Serviteur
pour mettre Dieu au monde,
c’est en toi que nous voulons demeurer,
c’est avec toi que nous voulons marcher.
Envoie sur nous ton Esprit.
Qu’il touche nos cœurs, nos corps, nos esprits
pour nous rendre sensibles et réceptives,
comme tu l’as été,
aux plus petits, aux plus souffrants, aux plus éloignés.
Nous t’en prions :
à travers nos rencontres, nos gestes, nos paroles,
à travers nos vies tout simplement,
sois Celui qui aime, qui sauve et qui relève,
sois Celui qui donne espérance et vie
au-delà de toute attente.
(Jubilé 2000)
Francis Ouellet, Sylvie Desrosiers, Laurence Ouellet et graphisme Daniel Roussel
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